Depuis la nuit des temps, les plantes accompagnent en abondance, les hommes pour se nourrir, teindre leurs vêtements et se soigner.
Mais quelle est l’histoire de l’herboristerie ? Le métier d’herboriste a-t-il toujours eu sa place dans la société des hommes?
À la préhistoire, l’utilisation des plantes médicinales a très certainement permis aux premiers humains de préserver leur santé. Les recherches des préhistoriens ont d’ailleurs permis de montrer que plusieurs espèces végétales, possédant des propriétés pharmacologiques, étaient déjà employées par les ancêtres d’Homo sapiens.
En Italie, était l’un des plus importants centres de traduction des traités médicaux. On y formait également des médecins et l’on y fabriquait des médicaments. Néanmoins, seuls les plus fortunés avaient recours aux services de ces médecins et aux médicaments qu’ils prescrivaient. Les plus pauvres se tournaient souvent vers les praticiens d’une médecine populaire. Pour soigner leurs paroissiens, les moines fabriquaient notamment, grâce aux plantes mises en culture dans les herbularius de leurs abbayes, des remèdes confectionnés à partir de plantes médicinales.
La terrible affaire des poisons, entre 1679 et 1682, relance la question de la dangerosité de certaines plantes et du contrôle de ceux qui les fournissent. Au XVII/XVIIIe siècle, le système de soin repose globalement sur trois métiers hiérarchisés : les apothicaires, les médecins, et les chirurgiens.
Homme récoltant du baume par incision.
En 1778, l’herboriste Edmé Gillot écrit à la Faculté de Médecine de Paris, se proposant de passer un examen devant les médecins et d’être autorisé à revendiquer, en cas de réussite, le titre d’ « herboriste approuvé par la Faculté ». Edmé Gillot est alors installé dans une boutique en dur, rue de l’Arbre-Sec, et, afin de parfaire ses connaissances, il suit avec assiduité les leçons de botanique délivrées au jardin du Roi. La Faculté accède à sa requête et il passe un examen très complet puisqu’après inspection de sa boutique, on lui présente de nombreuses parties de plantes. « Le temps de la récolte des fruits, des fleurs, des racines, la manière de les sécher, de les monder, de les conserver.
Une autre figure a traversé le temps, Sainte Hildegarde a amplement contribué à la découverte d’alternatives thérapeutiques dont l’héritage est omniprésent dans notre médecine contemporaine grâce à l’usage de plus de deux-cents plantes. Ses connaissances étaient pour partie issues de ses propres expérimentations, pour partie puisées dans des traités rédigés par d’autres médecins.
Hildegarde de Bingen (1098-1178) est une religieuse allemande qui est connue pour son œuvre littéraire, pour ses compositions de chants liturgiques mais aussi pour ses traités consacrés à la médecine. Dans son traité scientifique intitulé Physica, ou Liber simplicis medicinae (Livre de médecine simple), elle décrit les usages de plus de deux-cents plantes.
À partir de 1803, par la loi du 21 Germinal An XI, l’exercice du métier d’herboriste fut assujetti à la réussite à un examen. Après avoir prouvé qu’il les connaissait « exactement », l’herboriste était autorisé à vendre des plantes médicinales indigènes fraîches ou sèches au sein d’une boutique. Jusqu’en 1916, il était théoriquement possible de passer l’examen sans n’avoir jamais été à l’école. Après 1916, un niveau équivalent au certificat d’études primaires est exigé des candidats. De ce fait, le métier d’herboriste attira une population issue des milieux humbles : pour moitié, les postulants sont des enfants d’artisans, de petits commerçants, d’ouvriers et de journaliers. Ouvert aux femmes, le métier se féminisa fortement dans la seconde moitié du XIXe siècle. Nombre d’entre elles cumulaient la pratique de l’herboristerie avec l’activité de sage-femme.
Les herboristes s’installèrent dans les villes, majoritairement dans les quartiers populaires. Ils vendaient des plantes en vrac, mais aussi des objets variés comme des bandages, des canules, de l’eau minérale, de l’épicerie, des instruments d’optique ou d’orthopédie, etc. À Paris, du fait de l’humidité des caves, ils prirent l’habitude d’attacher leurs plantes par bouquets le long d’un fil, qu’ils suspendaient ensuite devant leur porte.
Émile Lemesle fut l’un des plus ardents défenseurs de l’herboristerie syndicale. Secrétaire de la Fédération Nationale des Herboristes de France et des Colonies dès sa création, il est le principal artisan de l’École Nationale d’Herboristerie et son premier directeur. « Il est des hommes devant lesquels il convient de s’incliner parce qu’ils ont été, dans le rayon où leur activité s’est exercée, des entraîneurs : Lemesle fut de cela » écrivait Leuwers, le président du syndicat du Nord, en 1935. Mais des divergences de points de vue entre Leuwers et Lemesle incitent Lemesle à donner sa démission et à quitter le système syndical dès 1935. Sa mort en 1938 passe presque inaperçue. Quel oubli rapide pour un homme qui fut l’artisan majeur de l’herboristerie du XXe siècle !
« Il ne sera plus délivré d’inscription pour le diplôme d’herboriste après la date de la publication de la présente loi. S’ils sont Français, les herboristes diplômés à cette date auront le droit de continuer à exercer leur vie durant. »
Le savoir autour des plantes médicinales perdure à travers des enseignements privés, à l’image de l’Institut Méditerranéen de Documentation d’Enseignement et de Recherche sur les Plantes Médicinales (créé en 1974), de l’Association pour le Renouveau de l’Herboristerie (créée en 1982), de l’École Lyonnaise des Plantes Médicinales (créée en 1983) ou encore de l’École des Plantes de Paris (créée en 1984). La pratique, la préservation et la transmission des savoirs herboristiques est également en 1982 à la base des motivations de la création du syndicat professionnel SIMPLES qui rassemble alors plus d’une centaine de producteurs de plantes médicinales de montagne.
Pratiquer l’herboristerie après 1941 est néanmoins difficile. Pour beaucoup d’herboristes non certifiés, le plus simple reste d’utiliser les plantes libérées (d’abord 34 espèces à partir de 1979 avec le décret Veil, puis 148 espèces, sous des parties et des formes définies par le décret du 22 août 2008).
Mais ces plantes ne peuvent être vendues accompagnées d’informations d’ordre thérapeutique. Aujourd’hui, seuls les pharmaciens ont le droit de vendre toutes les plantes de la pharmacopée dans un but curatif.
Cette situation semble d’autant plus injuste aux défenseurs de l’herboristerie que le métier est reconnu dans d’autres pays, comme en Angleterre ou en Belgique.
Il faut savoir que la France est le seul pays de l’Union Européenne à ne pas reconnaître la profession d’herboriste, en dehors des études faites en faculté de pharmacie. Cela devrait nous interpeller !
Des écoles existent dans différents pays d’Europe, mais aussi au Canada. Des formations sont proposées et nombreux sont ceux qui y participent, mais les diplômes délivrés ne sont pas reconnus dans notre pays.
La Chine, l’Inde et l’Afrique font partie des pays qui utilisent abondamment les plantes pour se soigner quotidiennement..
Pourquoi donc les herboristes français qui demandent depuis les années 80 la reconnaissance de la profession et la création d’un diplôme européen, n’obtiennent-ils pas gain de cause ?
Tout simplement parce que les pharmaciens ont la main mise sur les produits confectionnés industriellement qui rapportent plus que les sachets de plantes pouvant être utilisés en tisane ou décoction.
Plus de 500 plantes sont ainsi proposées en ampoules, gélules, HE…et il faut savoir que 80 % des plantes utilisées sont importées.
Quelques chiffres :
- 546 plantes médicinales sont inscrites à la pharmacopée française.
- 45 % des français ont recours à la phytothérapie
Les plantes indispensables de l’armoire à pharmacie
- Arnica montana : cicatrisante, anti- inflammatoire, anti-ecchymotique
- Camomille : antispasmodique, anticoagulante, sédative, antioxydante, antidépresseur, antinévralgique, anti-inflammatoire
- Chardon-Marie : détoxifiant, hépato-protecteur, antispasmodique, antidépresseur, digestif
- Citronnelle : antispasmodique, tonique digestif, calmante, bactéricide, anti-inflammatoire, hypotensive, sédative, antidouleur, décontractante musculaire, antiparasitaire
- Desmodium : antiasthmatique, antiallergique, bronchodilatateur, décontractant musculaire, hépato-protecteur
- Eucalyptus : respiratoire, décongestionnant, expectorant, fluidifiant, astringent, antiseptique
- Gentiane : digestive, cicatrisant, tonifiant, anti-inflammatoire, antioxydant
- Gingko biloba : vasodilatateur, vas régulateur, anticoagulant, anti-agrégant, cicatrisant, expectorant, sédatif
- Harpagophyton (ou griffe du diable) : anti-inflammatoire, analgésique, stimulant digestif
- Marronnier d’Inde : vasoconstricteur, anti-œdémateux, anti-inflammatoire, décongestionnant, tonique veineux, antihémorragique
- Mélisse : sédative, antivirale, anti-inflammatoire digestive et bronchique, antispasmodique, stimulante mémoire
- Millepertuis : antiseptique, cicatrisant, antidépresseur, astringent, analgésique, sédatif, anxiolytique, antiviral
- Passiflore : antispasmodique, sédative, calmante, antidouleur
- Pissenlit : drainant, laxatif, calmant hépatique, dépuratif, anti-inflammatoire
- Radis noir : drainant, digestif, hépato-protecteur, apaisant cutané
- Romarin : diurétique, expectorant, antispasmodique, cicatrisant, cholagogue, antioxydant, lutte contre le cholestérol, antimycosique, antibactérien
- Thym : antiparasitaire, antibactérien, antiseptique, antifongique, antispasmodique, antiviral
- Verveine : apaisante, anti-inflammatoire, anxiolytique, antitussive, antispasmodique
- Vigne rouge : veinotonique, anti-inflammatoire, anti-œdémateuse, antioxydante
Comment les plantes sont-elles préparées ?
Les préparations vont dépendre de la plante, de son utilisation et de la pathologie que l’on souhaite soigner. Ce n’est pas toujours dans la même partie de la plante que se trouve le ou les principes actifs : plante entière, feuille, fleurs, racines, écorce, graines etc. Les modes de préparation disponibles ou à faire chez soi, sont extrêmement variés : tisane, décoction, bain, teinture mère, hydrolat, gélule, capsule, onguent, huile, poudre…Il est essentiel de prendre conseil auprès d’un professionnel de la santé.
Plantes remèdes pour nos petits maux
Après le succès de son précédent livre “Sauvages et comestibles, herbes, fleurs et petites salades”, Marie-Claude s’intéresse ici aux plantes médicinales sauvages :
Comment les connaître et les reconnaître ?
Où et quand les ramasser ?
Comment en faire le meilleur usage pour se maintenir en bonne santé ?
L’auteur a choisi de présenter 100 plantes couramment utilisées en France. Chaque fiche propose quantité d’indications précieuses pour identifier les plantes utiles, leurs endroits d’élection, les périodes de cueillette et bien sûr les différents usages possibles ( infusion, décoction, huile de plantes, vin de plantes, shampoing, crème …).
Toutes les plantes présentées ici sont sans toxicité aucune, sous réserve de respecter le dosage précis, indiqué dans les recettes proposées.
HERBORISTERIE DE LA PLACE CLICHY
Ouverte en 1880, elle est la plus ancienne et la plus réputée herboristerie de Paris voir de France….
Jean-Pierre Haveneau, ancien propriétaire, pharmacien de métier, connaissait parfaitement tous les produits et les mélanges d’herbes.
Depuis quelques années déjà, il avait mis en place une équipe qui forte de cette expérience est là pour écouter, faire un diagnostic et vous conseiller le meilleur des remèdes à base de plantes, herbes , racines.
Tout est fait sur place : les mélanges et préparations….
Plus de 900 références de plantes, huiles essentielles, huiles végétales et teintures mères….
Un passionné, Passionnant
Christophe Bernard pour Althéa Provence.Il partage en toute simplicité son expérience sur les plantes médicinales. Il se considère comme un passeur d’informations avant tout.Il est également enseignant en phytothérapie à l’École Lyonnaise des Plantes Médicinales.
Il transmet ce savoir ancestral avec passion, sur son site et sa chaîne Youtube qui abrite plus d’1M d’abonnés.
Je dirais mieux, Christophe Bernard est un passeur d’espoir !
Un film engagé actuellement au cinéma :
Anaïs a 24 ans. Elle vit seule dans une petite maison au milieu d’un champ en Bretagne. Rien ne l’arrête, ni l’administration, ni les professeurs misogynes, ni son tracteur en panne, ni les caprices du temps. En accord avec ses convictions profondes, elle est portée par son rêve de toujours : celui de devenir agricultrice et de faire pousser des plantes aromatiques et médicinales. Le film accompagne cette jusqu’au-boutiste, (presque) seule contre tous.
LES BONNES ADRESSES :
Cultiver les plantes médicinales https://kokopelli-semences.fr
Laurence Camilleri Reporter