Communiqué de l’Association PIEBÎEM (Préserver l’Identité Environnementale de la Bretagne sud et des Îles contre l’Eolien en Mer) : annonce d’une réunion publique commune entre PIEBIEM, le Collectif Pêcheurs en Colère du Morbihan et le SYndicat NAtional pour la DEfense des Pêcheurs Artisans, Samedi 4 novembre -14h30 à Lorient, Nouvelle Maison des Associations rue Jules Massenet.
PIEBIEM et deux organisations de pêcheurs (Collectif Pêcheurs en Colère du Morbihan & SYndicat NAtional pour la DEfense des Pêcheurs Artisans) tiendront une réunion publique d’information commune à Lorient, samedi 4 novembre – 14h30, Nouvelle Maison des Associations rue Jules Massenet, sur le thème :
« Eolien en mer en Bretagne Sud, quel intérêt ? quelles conséquences paysagères, environnementales, économiques et sociales ? », avec un focus particulier sur les conséquences pour la pêche.
Pour ces associations et ce collectif, il est en effet urgent que puissent être largement débattus les véritables enjeux et conséquences de la zone industrielle de Bretagne Sud, et au-delà, d’un programme éolien en mer insensé qui verrait les côtes bretonnes « accueillir » 25 GW d’éolien maritime, soit une trentaine de parcs de l’ampleur de Bretagne Sud, occupant chacun environ 1,5 fois la surface de Belle-Île (84 km2) avec des éoliennes 4 fois plus hautes que son point culminant (71 m) ; un programme qui représenterait près des deux tiers du programme français pour un littoral équivalent à un tiers des côtes métropolitaines.
PIEBÎEM s’oppose à ce programme et se bat contre cette Bretagne défigurée que l’on veut nous imposer avec un projet qui reviendrait à annihiler cent ans d’effort de protection du littoral & de sa biodiversité, constituant ainsi « un crime contre une nature d’une beauté insurpassable ». Les leçons du parc de Saint-Nazaire/Guérande, avec des habitants de la presqu’île de Guérande, qui voient par endroit la ligne d’horizon dénaturée sur l’ensemble de leur littoral, doivent être tirées : la naïveté face à la propagande des promoteurs éoliens n’est plus de mise.
C’est d’autant plus révoltant que ce programme éolien ravageur pour nos paysages littoraux et leur riche biodiversité est d’intérêt climatique nul voire négatif, dangereux pour la sécurité d‘alimentation électrique, techniquement non mature, économiquement insoutenable, avec des promesses fallacieuses d’emploi et de fortes dépendances étrangères. La litanie des pertes des fabricants d’éoliennes, des demandes de renégociation des prix et d’appels d’offres sans candidats montre que le secteur est, au-delà des illusions et des mensonges, rattrapé par la réalité technique et économique, ce qui finalement peut nous rendre plus optimiste.
Dans son rapport de septembre 2023 sur les énergies marines, la Cour des Comptes européennes critique sévèrement la Commission Européenne parce qu’elle n’a encore « jamais quantifié les principaux effets économiques qu’aurait le développement de l’éolien en mer sur la pêche », a constaté qu’il existe « un risque de perte d’emplois dans le secteur de la pêche » et que nulle part n’a été réussie la conciliation de la pêche et de l’éolien en mer.
Dans un contexte déjà très difficile, où l’augmentation du prix du gasoil (alors que des solutions simples comme des achats groupés proposés par les syndicats de pêcheur ont été ignorées), l’absence de répercussion des coûts sur le prix du poisson menacent la rentabilité de la pêche et le développement prévu de l’éolien mer place clairement la pêche et sa filière en danger de disparition.
En ce qui concerne Bretagne Sud, ainsi que le relevait la Commission Nationale du Débat Public, le choix de la zone n’a fait l’objet d’aucun accord parmi les pêcheurs, mais a simplement privilégié relativement les chalutiers par rapport aux fileyeurs. Ceux-ci, venant de Lorient, du Finistère et de l’Île d’Yeu pêchent la langouste, la lotte, le lieu jaune et le merlu au large de Groix et de Belle-Île, sur des fonds rocheux qui ne seront plus accessibles, l’éolien flottant et ses « câbles dynamiques » étant clairement incompatibles avec la pêche.
Les fileyeurs vont être obligés de se reporter sur d’autres zones avec d’autres bateaux, l’effort de pêche sera concentré sur des zones plus restreintes, avec forcément un impact négatif pour la flotte des fileyeurs. La question même du maintien de leur activité se pose.
Dans ces conditions, la très vague proposition d’accorder une partie de la taxe éolienne aux pêcheurs constitue une farce cynique qui n’achètera le silence que de ceux qui veulent être dupés. Celle-ci ne pourrait rapporter d’argent que largement après 2026, rien n’est prévu sur son niveau (pour l’instant elle est intégralement versée à l’Etat), et sa compatibilité avec les règles européennes est douteuse. On parle (en cas d’activité des parcs éoliens prévus à plein régime) de 450 millions d’€uros sur dix ans.
C’est évidemment dérisoire d’autant qu’il semble qu’elle serait réservée à des projets « écologiques » comme des bateaux neufs décarbonés qui n’existent pas et dont nul ne peut estimer le coût ou des pratiques nouvelles halieutiques, que nul ne peut définir. Enfin, elle serait versée aux structures professionnelles et Comités des Pêches, et non aux armements qui en auraient directement besoin. 450 millions d’€uros sur dix ans ? L’aide d’Etat (français) pour l’appel d’offre A05 de Bretagne Sud (soit les subventions accordées aux industriels de l’éolien pour environ les vingt premières éoliennes) se monte à 2,08 milliards d’€uros !
Et pendant ce temps-là, on apprend que la Sem Keroman prévoit d’investir 200 millions d’€uros dans un port de pêche du sultanat d’Oman, via un consortium dénommé Ker’Oman, et que « ce serait une opportunité pour l’agroalimentaire breton, pour l’importation de poisson. » (Fabrice Loher, Ouest-France, 11 octobre 2023). On importerait à Lorient des milliers de tonnes de poisson pêché dans le Sultanat d’Oman voyageant en avion-cargo !
C’est ça l’idée, remplacer des pêcheurs bretons que les zones industrielles éoliennes comme Bretagne Sud auront chassées de la mer par des pêcheurs d’Oman ? C’est fou et scandaleux !
Comme le rappelle David Le Quintrec : « la solution, c’est qu’il n’y ait pas du tout d’éoliennes ! C’est un non-sens écologique de toutes façons ».
Eric GUILLOT, Président de « PIEBÎEM ».
David LE QUINTREC, Vice-Président Bretagne du « SYNADEPA » et Responsable du collectif « Pêcheurs en colère » du Morbihan.
Contacts PIEBÎEM :
Mail : pebiem56@gmail.com Tél : 06.77.18.41.49.
Facebook : https://www.facebook.com/group
Internet : https://piebiem.webnode.fr/contact »