Citizen light:
Pouvez vous vous présentez en quelques mots et nous dire aujourd’hui pourquoi vous
vous retrouvez à quelques mètres de la première méga bassine de France?
Cécile: Parisienne j’ai acheté en dec 20 cette maison en pleine campagne pour vivre ma
retraite depuis un an et demi, proche de la nature et surtout isolée au calme et
loin de toute infrastructure
Abusée par le système administratif et chaque riverain rencontré entretenant
l’omerta sur ce projet voté depuis 2017 , mon jardin est effectivement face au
terrain de 16 hectares du chantier de cette méga bassine.
Citizen light: Qu’est ce qui vous a choqué dans l’installation de cette opération , de méga-
bassine ?
Cécile: Le secret préservé par le notaire qui prétend ne devoir informer que si le
certificat d’urbanisme mentionne le projet
Le maire qui prétend être couvert par une loi lui permettant d’émettre ce
certificat vierge de tout projet
Les riverains très amicaux et tous au courant qui ont entretenu le secret
Ma sidération face aux de forces de police hallucinantes le dimanche 2 oct 22
date à laquelle le délai de recours était dépassé suite à l’arrêté préfectoral
autorisant le démarrage du chantier dès le lendemain
Ma sidération de subir à partir de cette date 24H/24 des contrôles de mon
identité de mon véhicule de devoir expliquer la raison de mes déplacements
même piéton, d’avoir des rondes d’hélicoptères, de motards, de véhicules
incessantes jour et nuit
Le refus du maire de nous fournir un badge de résident pour faciliter nos
déplacements
Mon désespoir du bruit assourdissant supplémentaire des multiples engins de
chantier dès 7H du matin et souvent tard dans la nuit
Ma sidération de me retrouver séquestrée dans ma propriété par la gendarmerie
en dépit de l’AP qui précisait la libre circulation des riverains dès la veille du wkd
de manifestation fin octobre
3 mois de cauchemar, et quelques plus calmes semaines après nous sommes
revenus la semaine dernière à une présence policière digne d’un coup d’état
suite à la manifestation annoncée de samedi.
Citizen light: En quelques mots donnez nous votre analyse sur cette méga-bassine , à qui profite
cette bassine et qui sont finalement mis de côté?
Si ce projet était si vertueux pourquoi en protège t-on autant toutes les
informations ?
Cécile: La réalité est que l’état , donc chaque français, finance ces chantiers dont ne
bénéficient que 5% de nos agriculteurs strictement préoccupés à n’augmenter
leur profit que dans l’agro-industrie destinée essentiellement à l’exportation
Ce qui est mis de côté, c’est :
Toutes les informations des divers scientifiques et associations qui constatent les
conséquences catastrophiques des bassines beaucoup plus petites déjà
existantes depuis quelques années : assèchement des sols, des cours d’eau des
rivières et même du fleuve de la Charente. Quantité et qualité de l’eau potable en
danger pour tous les habitants. Accélération de la mortalité végétale et
animale…
Citizen light: comment vous vous voyez l’avenir pour vous personnellement habitante et
face à cette méga-bassine?
Cécile: Mon avenir n’est pas différent de celui de chaque français car :
Des centaines de bassines sont votées sur l’ensemble du territoire français, il y a
aussi celles entre autres destinées à produire de la neige artificielle pour les
stations également privées de ski
L’accélération du réchauffement climatique pose déjà le problème grave du
manque de ressource en eau dans les nappes phréatiques.
Je suis terrifiée d’un avenir avec encore plus de violence débridée absurde et
suicidaire.
Citizen light : Racontez nous l’ambiance de cette guerre qui a eu lieu jusqu’à la limite de
votre jardin ce samedi 25 mars ?
Cécile: C’était effectivement une réelle ambiance de guerre totalement surréaliste ;
l’ennemie à abattre est la parole de la masse grossissante des humains qui ne
revendique qu’un accès équitable à un bien commun universel, l’eau, unique
source de toute vie.
Citizen light : Pour vous de façon locale et globale quelle serait la solution ?
Cécile: Pour moi, seule la prise de conscience de chacun, de comprendre l’extrême
gravité de ce qui se joue, peut faire la différence. Donc la solution à tous les
niveaux ne passe que par la transmission d’informations justes.
L’unique solution demandée depuis plusieurs années par les associations
engagées est un moratoire, c’est à dire une décision de l’état de la suspension de
l’exécution de ce choix politique pour bien entendu mettre une priorité nationale
à l’analyse de toutes les informations scientifiques, écologiques, économiques et
sociales très largement disponibles mais totalement muselées et réprimées par
la force à ce jour.
Cécile Romano habitante sainte Soline (79) Sud deux Sèvres.
