La présidente de l’association « Pour la défense de nos enfants » tire la sonnette d’alarme : 70% des plaintes sont classées sans suite, seulement 2% aboutiraient à une condamnation.
« Aujourd’hui, nous faisons appel à vous et vous demandons de l’aide d’urgence pour protéger nos enfants. » Gladys Riffard
Gladys Riffard se bat depuis cinq ans pour protéger sa fille de 8 ans, suite à des révélations de viols incestueux par son père. Présidente de l’association « Pour la défense de nos enfants » et de la fédération « L’Arche des enfants oubliés », elle regroupe plusieurs mères « qui ont toutes témoigné des mêmes cauchemars institutionnels suite aux plaintes contre inceste ».
« Comme dans plus de 70% des cas, ma plainte a été classée sans suite.
L ́ONU, il y a déjà vingt ans, avait rendu un rapport Miguel accusant la France de ne pas respecter l’intérêt supérieur de l’enfant en cas d’allégations de sévices sexuels. » Gladys Riffard a déposé plainte en 2018 car sa fille, alors âgée de 3 ans, avait révélé des viols incestueux commis par son père lors de ses visites chez ce dernier.
« Comme le prévoit l’article 122-7 du Code pénal sur l’état de nécessité, j’ai refusé de présenter mon enfant au géniteur. Pour chercher de l’aide, j’ai aussi fait :
– une pétition avec plus de 99 000 signatures
– une association qui lutte contre la pédocriminalité et les placements abusifs
– une fédération qui lutte contre toute maltraitance infantile
– médiatisé sur les réseaux sociaux avec plus de 2 millions de vues sur Twitter, plus de 75 000 likes sur TikTok, et un canal Telegram avec plus de 1000 abonnés.
Voilà tout ce qu’il m’a fallu entreprendre pour être entendue, informer et dénoncer.
Mais sans obtenir une protection de la justice française. »
Gladys Riffard, qui avait alors l’autorité sur sa fille, est partie vivre en Espagne afin de la protéger. Plus d’un an après, elle a été arrêtée et incarcérée pendant deux mois en Espagne, puis quatre mois en France, en préventive. Le sort de beaucoup de mères condamnées voire emprisonnées pour non représentation d’enfant. « Il y a un même protocole à chaque plainte contre inceste. J’ai fait un sondage qui prouve que systématiquement les parents protecteurs sont désenfantés. » Depuis plus d’un an et demi, cette mère vit séparée de sa fille, restée en Espagne, afin de la tenir éloignée de son père incestueux.
Une enfant qui lui a dit, suite à son audition : « ça sert à rien que je parle. Ils me croient pas les gendarmes ». « Ni la parole de nos enfants n’est écoutée.
Ni toutes les preuves que nous apportons à notre dossier de défense (retransmissions écrites de nos enfants, attestations de professionnels de santé, certificats médicaux, informations préoccupantes, rapports d’experts ordonnés par les juges…) ne sont prises en compte.
Aujourd’hui, les juges aux affaires familiales ordonnent à nos enfants de voir leur géniteur (et même dormir) chez celui que nos enfants accusent de viols incestueux.
Et pour finir, la garde est souvent donnée au géniteur car la mère se retrouve accusée de « syndrome d’aliénation parentale ». Elle dénonce « un crime d’Etat » qui organise « l’impunité des pédo-criminels ».
- Mercredi 1er février 2023
- France
- Gladys Riffard