« D’une épidémie d’indifférences » à « une indifférence totalitaire »
La révolution invisible du Pape François à Marseille
Il y aura sans doute un avant et un après 22 septembre à Marseille. Non pas seulement pour les habitants de la cité phocéenne, surpris eux-mêmes par ces émotions inattendues d’une ferveur ressuscitée mais sans doute aussi pour une grande partie des téléspectateurs, stupéfaits de voir ce monde médiatique et viscéralement athée, scotché durant 48 heures devant tous les faits, gestes et paroles de l’homme en blanc. L’occasion de rappeler une réalité qui dérange, dans ce monde en guerre, sans foi, ni loi. Le Vatican reste bien l’unique gouvernement mondial, avec à sa tête le successeur de l’apôtre Pierre. Son pouvoir d’influence, comme l’a démontré à plusieurs reprises sa diplomatie, est colossal. Il peut compter sur un réseau structuré de 2 milliards de fidèles et depuis 2000 ans ne cesse de faire des envieux. Au XX siècle, après avoir été le témoin de la montée de 2 grandes idéologies athées et génocidaires que sont le communisme et le nazisme, le voilà confronté cette fois à la lente et indifférente destruction de l’humanité, avec la 4 révolution industrielle, conduit en sous terrain par cet ultra libéralisme du monde de la finance, qui transforme l’homme petit à petit en marchandise. La venue du Pape sur une terre qui a vu débarquer Lazare ou Marie Madeleine n’a rien d’anodin. Une visite qui remet le spirituel au cœur d’un monde temporel contaminé par l’un des virus les plus criminels, celui de l’indifférence.
Ce samedi 23 septembre, c’était le « Jour du Seigneur » en direct sur TF1 mais aussi sur BFM TV ou Cnews et tant d’autres chaines. Pour quelle raison ? La venue du Pape à Marseille. Un scoop pourtant annoncé depuis des mois mais avec son cortège étrange de sensations et d’émotions. Pensez, cela fait 500 ans qu’un Pape ne s’était pas rendu à Marseille. Il n’en fallait pas plus aux médias pour sonner l’angélus. Résultat, panique dans les rédactions. Les journalistes replongent pour l’occasion dans le catéchisme abandonné de leur grand-mère. Sur les plateaux des chaines TV ou radios, on appelle à la rescousse prêtres ou personnalités médiatiques connues pour leur foi ou des journalistes spécialisés dans le fait religieux pour déchiffrer les rituels d’une messe, d’une bénédiction. Dans les rues, les mêmes journalistes, n’en reviennent pas de voir autant de monde agglutiné pour voir passer le représentant du Christ sur terre. Le mot « émotion » est dans toutes les bouches et se voit bombardé de tous les qualificatifs. Il se passe quelque chose, assurément. Mais quoi ?
Chassez le naturel et il revient au galop. Depuis des années, la guerre au spirituel est ouverte en occident par une toute petite minorité de journalistes, devenus, sans même sans rendre compte, les plus grands moralisateurs de la vie publique.. Ce sont eux les nouveaux prêtres, rabbins ou Imams de nos sociétés occidentales, rongées par un consumérisme cannibaliste. A la grand-messe du 20H qui en un temps record a hypnotisé les consciences a succédé les chaines d’infos pour asservir cette fois les esprits. En 50 ans, la TV est devenu l’outil de propagande d’une classe médiatico-politique qui a pris les rênes du pouvoir, de tous les pouvoirs. Du politique au judiciaire en passant par l’économique. Un tout petit monde de privilégiés, loin du bas peuple. Ils se tutoient en coulisses et se vouvoient sur les plateaux afin de donner un semblant d’indépendance. Une farce, une pièce de Théâtre, un Tartuffe en continue. De tous les médias existants, c’est de loin la télé qui informe le moins et manipule le plus « je l’ai vu ou entendu, c’est donc vrai » Clic, clac et s’en va l’info avec sa rumeur, ses mensonges et ses trahisons. Ces grands prêtres journalistes n’en finissent de nous dire à chaque minute leur vision du mal ou du bien dont tout le monde se fout hormis leur nombril reluisant. Alors quand un Pape soudainement se déplace, entrainant une mobilisation hors normes qu’aucun autre chef d’état n’est en mesure de déclencher, c’est le questionnement. Mais qui est donc cet homme pour susciter une telle mobilisation et déclencher une couverture TV en continue d’une messe ou d’une prière fusse t-elle dans un stade de foot avec 50 000 fans ? Face à eux, il y a juste 2000 ans d’histoire, représentés par cet homme en blanc. Que l’on soit croyant ou pas, le Pape François est porteur d’un héritage universel qui façonne le monde depuis 2023 ans. Celui d’un homme qui a été crucifié pour avoir ressuscité des morts, notamment Lazare, guéri des lépreux ou des paralysés ou encore libéré des possédés. Cet homme se disait être le fils de Dieu, le Messie. Non pas celui du foot, mais bien celui d’un Homme-Dieu qui a accepté de sacrifier sa vie d’homme à l’occasion du plus grand complot de l’histoire humaine et afin de témoigner de sa divinité et de son amour incommensurable pour sa créature, c’est-à-dire …nous !
Alors venir à Marseille, sur les pas de Lazare et ceux de Marie Madeleine, pour rappeler que la vie est sacrée, que celle d’un migrant, abandonnée par la lâcheté du pouvoir politique et médiatique, vaut autant que celle d’un journaliste bien au chaud sous les lumières des projos, a semble t-il provoqué quelques étincelles de chaleurs et d’émotions. Une invitation à retrouver un peu plus de spirituel dans nos vies dirigées désormais par le chatgpt et l’Homodeus. Une visite comme une parenthèse, une respiration, voir une mise en garde ou une urgence. Le Pape, à Marseille, a remis les pendules à l’heure.
Il a parlé d’ « épidémie de l’indifférence » jusqu’à parler de « la dictature de l’indifférence » Tout est dit. « Tout mais pas l’indifférence » chantait déjà monsieur Goldman en 1989. Alors on fait quoi ? Arrêtons de dormir et agissons ? Oui, mais comment ?
Attendons les retours de la très puissante organisation internationale, le mouvement LGBT. C’est elle qui a la main sur le milieu de la finance. A l’heure ou l’homme se transforme peu à peu en QR Code, les propos du Pape et sa couverture médiatique ne vont pas rester sans suites.
« L’amour est l’unique révolution qui n’a jamais trahi l’homme » disait Jean-Paul II.
La visite du Pape François à Marseille ne dit pas autre chose.
Pierre Barnérias