Le vendredi 22 novembre au matin, l’ONF a démarré une coupe de bois située à 20 m de mon campement. Malgré la présence de plusieurs membres du collectif de soutien, après quelques heures de résistance non-violente face aux engins forestiers, aux agents ONF et aux forces de gendarmerie, il était devenu évident que le combat était perdu. A cause de ma chimicosensibilité, c’est bien une expulsion de fait, contraire au jugement obtenu le 22 février 2024 au TJ de Digne, que l’ONF a réalisé.
En fin de matinée, suite à la coupe des premiers arbres, j’ai dû évacuer en urgence mes 2 caravanes de mon campement. Ce jour-là, l’ONF ne cherchait même plus à cacher la véritable raison pour laquelle elle faisait réaliser cette coupe qui n’aurait jamais dû avoir lieu vu les éléments du dossier. En effet, en fin d’après-midi, il fit déposer un arbre débité en plusieurs morceaux en travers de la piste menant à mon campement, le rendant totalement inaccessible en véhicule (plusieurs affaires sont encore à récupérer). Depuis, ce 26 novembre, un gigantesque tas de grumes de bois a été mis en place dans le prolongement de l’arbre débité. Un huissier à constater les faits.
Aujourd’hui, ma situation n’a jamais été aussi précaire. J’ai dû installer un nouveau campement à presque 2 km du premier de part et d’autre d’une piste. Les environnements électromagnétique et chimique ne sont pas autant adaptés à mes niveaux d’EHS-MCS. J’espère pouvoir supporter d’y vivre jusqu’à récupérer mon campement d’origine, le temps que les émanations de résine de pin disparaissent suffisamment, ce qui peut prendre jusqu’à une année.
Philipppe Tribaudeau